samedi 31 mai 2014

Etiquette & Espionnage de Gail Carriger


Présentation
Nous sommes dans l’Angleterre du XIXè siècle et nous faisons la connaissance d’une jeune fille de quatorze ans, Sophronia. Elle fait le désespoir de sa mère: intrépide, curieuse, elle se montre rétive aux bonnes manières qu’une future lady se doit d’avoir. Aussi sa mère décide-t-elle de l’envoyer au pensionnat de Mlle Géraldine, une institution qui a pour mission le perfectionnement des jeunes demoiselles… C’est un bien curieux pensionnat que découvre, après un trajet mouvementé, Sophronia.

Ce que j’en pense
Même si Le protectorat de l'ombrelle n'a rien de choquant, de difficile ou d'effrayant, il va de soi que c'est une série qui s'adresse aux adultes. Gail Carriger a eu l'idée de décliner son univers pour un lectorat plus jeune dans une nouvelle série dont Etiquette & Espionnage est le premier volume. Quoique ma lecture ait été un peu chaotique, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le livre, elle m'a enchantée. Voilà un nouveau personnage féminin insubordonné à souhait, dérogeant aux codes de la bonne société anglaise du XIXe siècle, et que sa famille envoie au pensionnat de Mademoiselle Géraldine, dans le but de lui faire acquérir les bonnes manières, l'étiquette, mais aussi de la former à un drôle de métier, espionne… Dans le pensionnat flottant (je n'en dis pas plus), elle va se faire des amis, notamment dans la section des machines qui  animent ce curieux pensionnat. La force du roman est de reprendre certains personnages du Protectorat de l’ombrelle, dans leur version enfantine, tout en faisant de vrais personnages, doté de leur individualité. D'ailleurs, les jeunes lecteurs pourront découvrir son univers par ce roman sans connaître les précédents. En revanche, pour le lecteur adulte qui a dévoré sa série précédente, le fait de connaître cet univers, ces personnage et ce qu'ils deviennent est immensément savoureux. 
Autre point fort de ce roman, la capacité de l'auteure à proposer un univers original, tout aussi steampunk que dans Le protectorat, avec des machines, de la vapeur, et un univers rétro futuriste bigrement séduisant. Là encore, Gail Carriger fait fort. Elle s'amuse à imaginer le monde avant le protectorat, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. 
Etiquette & Espionnage met en place l'univers et les personnages de la série, sans lenteur, de sorte que le lecteur est rapidement pris par l'intrigue. Pour ma part, j'ai bien sûr quelques regrets d'avoir terminé Le protectorat de l'ombrelle, mais cette nouvelle série, bien écrite pour un jeune public, me permet de prolonger le plaisir, ce qui n'est pas rien. Fin septembre, les éditions Orbit publieront le deuxième volume de la série. Ça donnerait presque envie d'être à la rentrée…

Pour qui?
C'est lisible pour de jeunes lecteurs, depuis 12-13 ans, je dirais. Et c'est un immense plaisir aussi pour les lecteurs adultes qui aiment l'univers de Gail Carriger.


Gail Carriger, Etiquette & Espionnage (Etiquette & Espionage), Le pensionnat de Mlle Géraldine, volume 1, Orbit, 2014. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sylvie Denis. Publication originale: 2013. Disponible en ebook.

lundi 26 mai 2014

Les mécanos de Vénus de Joe Lansdale


Présentation (4ème de couverture)
Action, humour et émotion : voici la première aventure de Hap et Collins, les redresseurs de torts texans. C'est en trimant dans les champs au Texas que Hap Collins, petit Blanc au grand cœur, et Leonard Pine, grand Noir homo et vétéran du Vietnam, sont devenus potes. Un sale boulot, bien peu rémunérateur... Aussi, quand Trudy, l'ex-femme de Hap, toujours aussi sexy et manipulatrice, resurgit pour lui faire tourner la tête et l'associer à un gros coup d'un million de dollars, ce pauvre hétéro mélancolique de Hap a bien du mal à résister. Car Trudy est restée la pasionaria du gauchisme écolo qu'il a aimée dans les sixties. Flanquée d'une équipe de vieux activistes issus des Mécanos, un groupuscule proche des Weathermen et du Gang de la clé à molette, elle compte sur ce magot pour financer la bonne cause... Un romantisme révolutionnaire qui se heurte au scepticisme fraternel des deux compères. L'enfer n'est-il pas pavé de bonnes intentions ? se disent-ils quand les anciens défenseurs des baleines se mettent à défourailler à tout va. Alors, avant de penser à sauver les gentilles bestioles, Hap et Leonard vont devoir sauver leur peau !

Ce que j'en pense
Ces derniers temps, mes lectures ont été grandement contraintes. Agréables le plus souvent, mais contraintes par le travail. Ce week-end, c’était le grand retour à des lectures complètement libres, choisies, consenties. Et comme je n’ai pas lu que des choses plaisantes, j’avais besoin, pour reprendre l’expression d’un collègue et néanmoins ami, de me « désinfecter la tête ». Et pour ça, quoi de mieux qu’un bon vieux Hap & Leonard? Oui, je l’avais repéré, il y a quelques semaines, ce Mécanos de Vénus, mais je me le suis gardé pour une bonne récréation… 
Une précision importante : c’est en fait la première aventure de Hap et Léonard, qui n’avait jamais été publiée en France. Les mécanos de Vénus m’a semblé un poil moins délirant et hilarant que les suivants, il est plus sérieux, plus sombre. L’univers se met en place, n’a pas encore atteint les sommets de la série, mais c’est tout de même un sacré bon moment de lecture. 
Hap est confronté à une beauté surgie de son passé, celle pour qui il a perdu des années de sa vie, pour qui il a perdu foi en ses idéaux. C’est l’occasion d’un retour en arrière un peu mélancolique, d’autant que Hap revient aussi sur le lieu de ses maraudes d’enfant. 
On en apprend beaucoup sur les personnages, le passé de Hap, donc, qui est au coeur de l’intrigue, mais aussi de Leonard, vétéran du Vietnam. Il y a en germe tout ce qui fait la saveur de l’univers de Joe Lansdale dans la série: des dialogues percutants, des personnages complètement hors cadre, des situations impossibles, mais peut-être dans une structure un peu plus classique et sur un ton un peu désabusé. On jubile un peu dans la séquence « et on tuera tous les affreux » mais le prix à payer est élevé pour les personnages, donc ce n’est pas aussi fun que dans des aventures plus récentes. 

Reste le plaisir de retrouver ces deux personnages, leurs galères, leur vision de la vie. Et oui, une fois de plus, Joe Lansdale m’a désinfecté la tête, m’a emportée, m’a émue, m’a fait rire. Ce n’est pas celui que je relirai pour me payer une bonne tranche de rigolade, mais ce week-end, il a parfaitement rempli son office. 
En revanche, une question : pourquoi diable avoir traduit le titre, Savage Season, par Les Mécanos de Vénus

Joe Lansdale, Les Mécanos de Vénus (Savage Season), Denoël, 2014. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Bernard Blanc. Publication originale: 1990. Disponible en ebook. 

jeudi 22 mai 2014

Mes journées de la BD à moi


Vendredi et samedi dernier, c'était la Journée de la BD dans les librairies... du moins celles qui participaient à l'opération. Il se trouve que j'ai fait une pause au bord de la mer, et j'ai commencé par quoi en arrivant dans cette station balnéaire? Ben par faire une halte dans une librairie BD, parce que j'aime la plage sous certaines conditions, l'une d'entre elles étant que je veux avoir à lire.
Je suis ressortie avec trois BD, dévorées dans le week-end.
Je lorgnais sur Un petit goût de noisette, de Vanyda, depuis sa sortie. Je suis un poil déçue. Le dessin est superbe et Vanyda s'y entend pour créer des atmosphères et de jolis moments de poésie. Cependant, quelque chose me laisse en dehors, comme pour la série Celle qui... (pourtant une réussite, je l'admets). J'ai du mal à vibrer pour les personnages, ici des jeunes adultes, et pour leurs histoires d'amour, leurs errements amoureux... En fermant l'album je me disais que j'étais trop vieille pour ça, alors que je peux m'enthousiasmer en lisant des romans pour ados. Bref, je ne sais ce qui me laisse sur le bord du chemin chez Vanyda, mais le fait est...

En revanche, je n'ai pas été déçue par Le Muret de Fraipont et Bailly. Cette fois, c'est un album très sombre, pas de légèreté dans cette trajectoire adolescente en forme de dérive. Le dessin n'est pas sans défaut, et on peut ne pas aimer sa raideur, sa noirceur, mais j'ai trouvé cela réussi, le dessin accompagne parfaitement la force du propos. Tout le monde n'était pas d'accord à la maison, à cause de la fin (chut!), jugée bâclée. Moi cela ne m'a pas gênée, je pense que certains choix de dénouement étaient une nécessité narrative, sauf à terminer dans le trash complet. Bref, l'album a répondu à mes attentes.

Enfin, la bonne surprise est venu de l'album de Jim et Mig, Un petit livre oublié sur un banc, que j'ai dévoré, happée par l'histoire, séduite par le dessin, alors que je l'avais choisi en attendant un album léger et même peut-être légèrement inconsistant. Contrairement à Un petit goût de noisette, cet album m'a saisie tout de suite, j'aime les personnages, le scénario me surprend. En revanche, j'étais persuadée que c'était une histoire complète et damned! c'est un premier tome, quelle horreur! J'ai hâte de lire la suite!!!




Il faut quand même que je précise que j'avais lu, il y a quelques semaines, une BD somptueuse, Un thé pour Yumiko, de Fumio Obata, qui m'a bouleversée à la fois par son graphisme et par l'histoire, délicate, subtile de cette jeune femme. Je relirai cet album, assurément, qui est déjà un de mes albums préférés de tous les temps.



Vanyda, Un petit goût de noisette, Dargaud, 2014.
Céline Fraipont et Pierre Bailly, Le Muret, Casterman/Ecritures, 2014.
Jim et Mig, Un petit livre oublié sur un banc, T01, Bamboo/Grand Angle, 2014.
Fumio Obata, Un thé pour Yumiko, Gallimard/Bayou, 2014. Traduit de l'anglais par Isabelle Troin.

mardi 20 mai 2014

Belle Epoque d'Elizabeth Ross


Présentation
 Lorsque Maude Pichon s'enfuit de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage dont elle ne veut pas, elle monte à Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'exposition universelle de 1889. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi rapidement que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle : " On demande de jeunes filles laides pour faire un ouvrage facile. " L'Agence Durandeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre : le repoussoir. Son slogan ? " Louez un faire-valoir, vous en deviendrez d'emblée plus attirante. " Étranglée par la misère, Maude postule...

Mon avis
Voilà une bien jolie surprise. Un roman pour ados qui probablement touchera davantage les filles, en adoptant le point de vue de Maude. C'est un roman de formation classique dans sa construction, sans grande surprise mais qui évite tout de même, je trouve, certaines facilités. Les personnages sont attachants, je sais que certains lecteurs déplorent chez Maude une certaine naïveté mais il me semble que c'est une nécessité narrative. D'ailleurs, cette naïveté n'est pas exagérée et ne la rend pas insupportable. Les personnages qui l'entourent sont intéressants, bien campés, souvent assez nuancés. Isabelle et Marie Josée sont aussi de jolis personnages.
L'auteure brosse un joli paysage parisien, qu'il s'agisse des beaux quartiers ou du Montparnasse populaire et canaille de l'époque, du gros gâteau qu'est l'Opéra Garnier ou de la futuriste et décriée Tour Eiffel, alors en construction. On y est, on perçoit les atmosphères, le bouillonnement de ce Paris en pleine évolution. On sent aussi les tensions sociales, la morgue de ces nouveaux riches, la misère du peuple.
C'est aussi un joli roman sur la beauté et la laideur. Parce qu'il est question de la Tour d'Eiffel, comme on dit alors, de l'Opéra Garnier, d'art (musique, peinture), la question de la beauté comme notion culturellement et même socialement marquée est bien plus largement abordée que comme une simple question de beauté physique. C'est néanmoins un aspect important du roman, dont l'argument central est cette agence de faire-valoir, de jeunes filles laides ou sans grâce louées à de riches femmes pour rehausser leur beauté ou celles de leurs filles à marier. Dans la nouvelle de Zola dont s'inspire le roman, l'agence Durandeau est l'occasion pour l'auteur de dresser une critique acerbe de cette société de dominants, une société capitaliste où tout est monnayable, quel que soit le prix humain à payer. Sans trahir la nouvelle, le roman d'Elizabeth Ross déplace le point de vue vers les jeunes filles humiliées, des adolescentes qui ne sont laides, somme toute, que si on les considère comme telles. Nous avons d'ailleurs peu de descriptions de ces jeunes filles, libre au lecteur de les imaginer laides ou simplement quelconques. C'est la violence du regard qui est jeté sur elles qui importe ici.
Bref, cest un roman qui, sans être exceptionnel, offre ce quil faut de romanesque, de dépaysement et de réflexion pour emporter de jeunes lectrices. J'ai en tout cas passé un excellent moment avec ce roman, bien mené, assez original et bourré de charme.

Elizabeth Ross, Belle Époque (Belle Epoque), Robert Laffont R, 2013. Traduit de l'anglais par. Publication originale: 2013.

Pour qui ?
Je pense que le roman est accessible dès 13 ans. Il peut constituer une bonne passerelle vers Zola et son Au bonheur des dames… et bien entendu, on peut lire, à la fin du volume, la nouvelle de Zola dont Elizabeth Ross s'est inspirée pour ce roman.

Le mot de la fin
Charmant mais pas que.


Elizabeth Ross, Belle Epoque (Belle Epoque), Robert Laffont R, 2013. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Madeleine Nasalik. Publication originale : 2013. Disponible en numérique.

samedi 17 mai 2014

Le Livre perdu des sortilèges de Deborah Harkness


Présentation (éditeur)
Diana Bishop a renoncé depuis longtemps à un héritage familial compliqué pour privilégier ses recherches universitaires, une vie simple et ordinaire. Jusqu’au jour où elle emprunte un manuscrit alchimique : l’Ashmole 782. Elle ignore alors qu’elle vient de réveiller un ancien et terrible secret – un secret convoité par de nombreuses et redoutables créatures. Dont Matthew Clairmont. Un tueur, lui a-t-on dit. Malgré elle, Diana se retrouve au coeur de la tourmente.

Mon avis
Voilà un roman que je n'aurais jamais cru lire, car a priori, je ne suis guère friande des histoires de vampires et de sorcellerie. Mais il faut croire que les goûts changent à tout âge, car j'ai pris grand plaisir à lire ce premier volume des aventures de Diana Bishop et de Mathew Clairmont, respectivement sorcière américaine issue de la prestigieuse lignée des Bishop de Salem, et vampire redoutable, et comme il se doit, diablement séduisant.
Quoique maniant des motifs de la littérature fantastique, ce roman se situe plutôt dans le genre de la fantasy, peuplé qu'il est de vampires, sorcières et démons en tous genres, sans que ce soit étonnant. Tout ce petit monde se reconnaît et s'efforce de passer inaperçu auprès des humains. Cela m'a plu. Le roman se situe essentiellement dans trois lieux: Oxford, dont les vieilles bâtisses se prêtent à ces apparitions et à la magie, le château des Sept Tours, situé quelque part du côté de Clermont-Ferrand, et la demeure familiale des Bishop aux États-Unis. Les trois lieux sont propices au surnaturel chacun à leur manière, et j'ai aimé les trois ambiances, avec mention spéciale pour Oxford et la maison hantée et frémissante des Bishop, sans doute plus dépaysants pour moi que la demeure médiévale des Clairmont.
J'ai également aimé le rythme de l'intrigue. Je sais que certains critiques ou lecteurs ont déploré la lenteur des deux premiers tiers du roman, mais je ne partage pas cette impression, je ne me suis pas ennuyée une seconde, et au contraire, c’est sur la fin que j'aurais apprécié une petite accélération.
Côté surnaturel, je ne suis certes pas familière de ces codes, mais j'ai aimé certains moments. Ceux où la sorcière Diana découvre des pouvoirs qu'elle ne maitrise pas du tout, moi ça m'épate mais peut-être est-ce d'une banalité affligeante. N'empêche, j'ai trouvé sympathiques certains pouvoirs, celui du feu ou celui de l'eau.
D'autres lecteurs trouvent l'histoire d'amour envahissante. De fait, son importance et certains stéréotypes afférents me font penser que c'est un public féminin qui est ciblé, et qu'en tout cas les lecteurs pourront s'agacer un peu de ces moments de romance. Pour ma part, j'ai marché et j’ai aimé, notamment les débuts, et le côté stéréotypé était sans doute ce que j'attendais, pour une fois. Il faut dire que l'héroïne n'est pas trop nunuche, dans ces conditions le côté protecteur et chevaleresque du beau Mathew ne m'a pas embêtée, ça faisait partie du jeu et c'était très bien comme ça. De beaux personnages secondaires viennent enrichir le roman, qu'il s'agisse de redoutables créatures ou d'amusants alliés de nos héros. La galerie familiale est savoureuse. Sarah et Em forment un couple irrésistible et un peu léger du côté de l'héroïne. Marthe et la terrible Ysabeau offrent un joli duo du côté de Mathew.
Enfin, j'ai apprécié de ne pas avoir l'impression de lire une œuvre de pure fantaisie débridée, versant entièrement dans le fantasque. Non, Deborah Harkness fait montre d'érudition en ce qui concerne l'alchimie mais aussi plus largement les époques traversées par ses personnages. Et même si ce n'est pas primordial, cela donne un peu de corps au roman, j'ai trouvé cela agréable. Cela donne d'ailleurs une belle épaisseur à certaines discussions animées entre les personnages. Bref, une pincée d'érudition, deux de surnaturel, et une belle poignée de romance, telle est la formule de ce roman qui m'a emportée pendant 800 pages...Je ne vais pas me jeter tout de suite sur le deuxième volume par crainte de l'essoufflement, mais je sors enchantée de ce premier volume.

Pour qui ?
Pour les amateurs de sorcellerie et de fantaisie bien romanesque. Parçe que certaines scènes sont assez dures et violentes, à réserver tout de même aux plus de 15 ans, tout de même.

Le mot de la fin
Enchanteur !


Deborah Harkness, Le Livre perdu des sortilèges (A Discovery of Witches), Orbit, 2011. Disponible en Livre de Poche et en numérique.

samedi 3 mai 2014

En avril, ne te découvre pas d'un fil (et lis un bon livre au chaud)

Avril, joli mois d'avril... Beaucoup de travail, mais beaucoup de lectures... Je ne rendrai pas compte de tout, trop de retard dans les billets, et tout ne fut pas intéressant, ou en tout cas, enthousiasmant. 
Beaucoup de dystopies jeunesse. Très inégal, tout ça: la trilogie d'Ally Condie, très bien pour le premier volume (Promise), nettement moins convaincant pour les tomes suivants (Insoumise et Conquise), qui étirent à mon sens inutilement l'intrigue... Mais l'ensemble est nettement plus intéressant que les deux premiers tomes de La Sélection, de Kiera Cass, bluette un brin agaçante sur fond dystopique, assez consternante dans le propos. Mention aux deux premiers volumes de Divergente, de Veronica Roth, très en-dessous de Hunger Games pour moi, mais intéressant. 


Toujours côté jeunesse, j'ai lu un peu par hasard Belle Epoque d'Elizabeth Ross et j'ai passé un très bon moment (billet à venir). Et puis, vous le savez, j'ai lu La mort préfère Ava et Ava préfère l'amour de Maïté Bernard, et ce fut un enchantement. 
Ce mois-ci, j'ai fait des incursions dans la production pour adultes. En début de mois avec Brooklyn Follies de Paul Auster, et j'ai adoré retrouver l'univers de cet auteur que je suivais assidûment jadis. Je repense aux personnages, depuis. 


J'ai également lu Un bonheur insoutenable d'Ira Levin, sur mon étagère depuis fort longtemps, et j'ai été surprise de la proximité de ce roman avec les dystopies jeunesse que j'ai fréquentées. Surprise car si 1984, Fahrenheit 451 ou Le Meilleur des mondes sont des références constantes de ces oeuvres pour ados et jeunes adultes, je n'ai jamais vu de références au roman d'Ira Levin, qui m'en a pourtant semblé très proche. 
Après toutes ces dystopies, j'ai eu envie de lectures moins sérieuses, ou tout au moins plus enchanteresses, féériques ou légères. J'ai plongé dans Le livre perdu des sortilèges de Deborah Harkness, un pavé qui m'effrayait un peu mais qui m'a séduite (billet à venir). J'ai poursuivi les aventures de Charley Davidson avec Deuxième tombe sur la gauche de Darynda Jones: c'était un pur bonheur, le livre a été englouti en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. 
Forte de ces trois lectures réconfortantes, j'ai attaqué le mois de mai avec en bouclant, enfin, Le Protectorat de l'ombrelle, de Gail Carriger... Mais celui-ci ayant été terminé en mai, je le compterai dans les lectures de mai. 14 romans lus en avril, ce n'est pas si mal...



Ma PAL est bien fournie, mais j'avoue avoir mille envies et impatiences: Etiquette et Espionnage de Gail Carriger, premier volume d'une courte série (4 volumes prévus) pour Jeunes adultes ; Le testament de Jessie Lamb de Jane Rogers, repéré sur le rayon SF chez Gibert mais qui pourrait bien être un roman Jeunes Adultes aussi; le nouveau Paul Auster, Excursions dans la zone intérieure ; le tome 3 de Divergente, peut-être. Côté polar, j'ai moins d'envies en ce moment, mais je n'oublie pas le dernier Hervé Le Corre, Après la guerre, Galveston de Nic Pizzolatto (le créateur de True Detective), et Gun Machine de Warren Ellis... 
J'ai beaucoup aimé la bande-annonce du Gail Carriger, que voici...


Bref, pas de quoi s'ennuyer ! 
Joli mois de mai à vous!!!